4 oct. 2007

Imaginer (Compagnie)

Je me souviens encore de cette nuit où, sous le toit nu encore à l’époque et dont le zinc laissait passer le froid, j’ai lu « Compagnie ».
L’histoire de la façon dont on se retrouve avec dans les mains (toi qui aime. livre. Beckett. non, jamais. Godot peut-être. prends-le.).
Sous le toit et la couette, jusqu’à la fin que seul le nombre de pages diminuant entre mes doigts annonçait.
Lisant, je dévalais jusqu’à elle une pente, sciemment droit vers le précipice que les images creusaient peu à peu. Le gouffre, ou la perte de la pente, je m’élançais vers le bord du vertige avec calme et voracité difficilement contenue, pour goûter pleinement.
« Et comme quoi mieux vaut tout compte fait peine perdue et toi tel que toujours.
Seul. »

Comme beaucoup, je suis resté au bord de ce gouffre là depuis. Ou plutôt un rien m’est nécessaire à y retourner. « et toi tel que toujours ». Et le vent à nouveau. La pente. Berce et Déchire. Le précipice. Hors d’haleine et léger, lourd pourtant du creux créé par le souvenu égrené, le cœur à la chamade.

« et toi tel que toujours. » J’ai du sans doute tourner les dernières pages dans l’espoir de.
Et suis retourné au début. Parvient. Dans le noir. Une voix.
Tout comme j’étais retourné à la première page pour la dernière, un matin, dans le train pour la clinique Champs Notre Dame de Taverny, deux solitudes — déjà — et des champs de coton entre les mains.
Pourquoi sont-ce les larmes qui accompagnent le ravissement ?

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