10 oct. 2007

Imaginer (berceuse)

Sortir, comme s’enfuir, vite de ce lieu là, qui résonne de plus en plus, une onde sans cesse à chaque échange de regard vers la scène vide que seule la lumière habillait majestueusement.
Impossible d’en détacher ton regard, puisque du vide parvient encore à mesure qu’il se vide ce qui à mesure te remplit toi — trop.
T’étais-tu préparé à ça ?
Finalement tu es le dernier à être encore assis. Ils se pressent vers le vestiaire, le bar ou la sortie.
Tu vas te lever. La silhouette est comme encore là. Temps qu’elle finisse.
Mais que se passera-t-il une fois debout ? Car si le vide te nourrit encore nul doute que par contraste l’autour sera un creux plus grand que ce qui palpitait encore sur scène et est tien maintenant. Berceuse.
Passer le long des fauteuils, la porte qui conduit vers le couloir circulaire et l’entrée jusqu’au dehors.
Rien, ne rien, tout du long, qui puisse sur toi montrer ce qu’en dedans.Pudeur pas même voulue puisque la tempête à venir n’est pas encore comprise. Mais pousse aux caroncules.
Avance.
Tout du long, chaque pas, chaque regard chaque son, nouveau, te renvoie ce qu’était deux heures durant et que tu passeras ton temps à rechercher. Cette perdition totale salvatrice.
Une fois l’air frais que tu ne sentiras pas — seuls le dehors et l’éloignement auront de l’importance — laisse, abandonne.

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