25 août 2008

Imaginer (silhouette)

Étendue allongée inerte dirait-on mais non inspir expir lentement rien sinon le soufflet légèrement sous le drap fin presque rien la masse lisse des cheveux au dessus de laquelle se pencher y chercher un profil mais non ne pas se pencher savoir là la soie des cils et sous les mèches la nuque jusqu’à l’épaule à peine une bande de peau du bout des doigts mais non entre le gais cheveux et le carmin tissus pas tant enflé puisque immédiatement le dos de trois-quart ébauche d’épaule gauche plus haute que la droite invisible sous la pente du tissus puis dos et sa vallée vertébrale à dévaler lentement en rotation jusqu’au bassin à plat apex rond et douceur de peau sous tissus tendu mais non immédiate déclivité longue poplité diaphane jusqu’au sursaut des talons à chatouilles blotties et les orteils enfin pas tant petit corps total puisque globalité impossible en bras vraiment toujours une échappé possible si étreinte non voulue, mais non.

5 août 2008

Imaginer (Scansion)


Il, à chaque pas, martèle ce que sous ses pieds — ce que, ne le sait, mais sait la nécessité de le marteler. Avec force écrase chaque pas jusqu'à la certitude de l'en-terre. Écoute en retour la résonance jusqu’au plus loin de sa masse et ce comment cette scansion se mêle au flot de la bouche, le hache, le broie. Canalise dans l’os et l’épais quelques mots au passage. Deux trois. Rarement plus extraits du tout créé par les liaisons qu’il glisse entre eux, comme un crin ne servant qu’à être oublié entre les perles qu’il lie. Vite, il met des points. Respire. Un pas encore. Nouveau et surprenant alors que les mots ne le sont jamais. L’inverse pour le regardant qui le verrait passer. Nul. Ou s’il y en a, ne les voit. Tête folle et bataille de cheveux. Lèvres naturellement rouges. Et rougie plus encore de tant de mots contre le sol sous les pieds. Happé par. Encore marche. Parfois la tête trop vite et court jusqu’à la bouche : seul ce bout du corps encore s’emballe. Ne gambade rien du reste qui ne connaît que le poids, l’écrasement pour la vibration en retour. Peur peut-être, il marche plus fort, s’arrête-repart, repart car les mots, eux, ne cessent, et qu’ils ont nécessité du pas pour accroche, rebond, ou autre nécessité physique de densification ou cristallisation ou. Nécessité du pas pour les mots, et des mots pour. Assurance de ce trio, basse dans les pieds, la charley légère en baguettes de doigts sur la jambe, raideur du sale, et la bouche pas plus soliste que les deux autres. Un mot encore, par quoi d’autre que poussé par le suivant ? lui-même de même.
Un encore.
Mot.
Nécess.
Sous les.
Resp.
Un encore.
Pas.
Néce.
Un encore.
Car Né.