28 mai 2008

Imaginer (lumière)

Blanc soudain. Nitescence absolue qui obstrue la nuit et ses troués jaunes irrégulières, de façades en façades. Instantané jour frémissant, glissé sous le voile sombre et ses larmes à rebondir sur le zinc lépreux. Sitôt passé que disparu, immédiatement vaincue par la chape de gouttes, pas même une survivance entre elles. Mais la rétine s’en souvient, la pupille reste pétrifiée en un minuscule oubli, une petite goutte d’encre qui ne peux plus dire le monde autour d’elle ; il est alors et reste un instant cette lumière omniprésente. Le temps de déguster l’illumination, la perte soudain de tout repère, la chute qui guette, celui aussi de sentir monter le manque, le besoin de reliefs et d’ombres, jusqu’à n’en plus tenir, ouvrir un peu les deux diaphragmes bleus encore tremblant, les amadouer, chercher à nouveau le monde. Ignorer ce qui vient.

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