1 juin 2008

Imaginer (demeure)

« je nomme chacun des morceaux que je perds, jusqu’à ce que soit réduite à rien la distance du corps au langage »

Philippe Rahmy Demeure le corps

Du plus loin que mal, se souvenir être en vie.
Avoir en soi cette incongruité parasite qui ne cesse, palpitante de toujours dans la poitrine, circulation d’air sans relâche, pas un jour de soulagement, une minute de suspend.
Que la douleur croisse, embellisse, sans que cesse la vie, accrochée loin au fond de soi, s’y débattant encore.
Vie toujours, sans repos ni espoir de rémission, si peu parfois qu’elle semblerait immobile — existence en suspend, demeurerait le corps et ce qui le brise —, mais jamais totalement en fait puisque pour infime que ce soit, marche à marche, béquille de mots, elle progresse jusqu’à un point exquis — 10 sur l’échelle, dit-on — qui étouffera sous elle cette souffrance qui l’a précédée.

Aucun commentaire: