19 mai 2008

Imaginer (ce n’est pas moi qui le dit)

1. C’est un jeu féodal, fondé sur l’Exaltation du Tournoi et l’inégalité sociale.
2. C’est un jeu dont les règles varient tous les trois siècles.
3. C’est un jeu d’une antiquité contestable (à peu près contemporain de la canasta !).
4. C’est un jeu qui (comme les dames !) ne connaît que trois issues sans nuances : la victoire, la défaite, le nul. On gagne, on perd, certes mais on ne peut pas gagner d’un point, ce qui est l’un des suprême raffinements du GO !
5. Pis d’abord, c’est pas un jeu qui rend Poli !
6. Deux joeurs de force différente ne peuvent pas jouer ensemble avec intérêt pour le plus fort.
7. Une partie d’échecs dure tout au plus trente coups.
8. C’est un jeu confus où il n’y a pas deux pièces qui fassent la même chose.
9. Nous ne savons pas jouer aux échecs.

Il est inutile d’ajouter que le GO n’a aucun de ces manques (à l’exception du point n°9, mais, en France, nous sommes à peu près les seuls à le savoir).
PIerre Lusson
Georges Perec
Jacques Roubaud
« Petit traité invitant à la découverte de l’art subtil du go »

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