27 janv. 2008

Imaginer (Tour Eiffel)







Seul, sans que jamais ne le soit vraiment, tenu, en ces lumières, creux de nuit, sous le bois des planches disjointes de la passerelle des arts, et jusqu’en l’eau aperçue loin en dessous, par la résonance de ce qui porte, claudique pour un temps encore.
Survient une lucidité, ou que sais-je : la brume abandonne les orbites un temps et laisse percevoir au loin que le brouillard, non imaginé ailleurs qu’en soi alors, ici aussi masque une évidence à qui l’aurait déjà trouvée, nœud ou charpente de la cité, ce en quoi elle se dit, par quoi elle est reconnue ; mais incongruité, épine d’irréelle jusqu’à l’anormal à ce qui n’ose plus chercher, plus trouver ; perdu en doutes. Qu’en ferait-il, lui, s’il trouvait sa tour ? Serait-elle cette réalité, cette absence qui palpite dans son noir ? Que dit-elle à l’étranger qui la scrute, incrédule, ne sachant trop que faire de cette envie encore qui pointe sans s’affirmer — l’affirmer ? —, sans briller — exploiter cet éclat contre tout ? Touriste de soi, explorer ce qu’en dedans, guetter une tour ou qu’importe ce qui désigne, qui qualifierait l’espace. S’assurer de sa réalité afin de n’y pas pendre trop d’espoirs. Ou renoncer. Ne pas l’insaisissable scintillement dans la brume et ce qui y palpite. S’en tenir au bois, planches et le vide entre les pas à pas d’un bout à l’autre, d’une rive à.
Bon qu’à ça. Si seulement.

Aucun commentaire: