6 févr. 2008

Imaginer (scène)



Wolfgang Amadeus Mozart – Ach, ich fül’s (La Flûte enchantée)
Sandrine Piau (soprano)

Un parmi d’autres, foule rassemblée là. Un, sans que finalement vu autre que soi et ce qu’en face, loin devant en contre-bas : vaste scène vide et celle qu’elle porte — bien que pas suffisamment vaste et vide pour qu’elle ne soit pas oubliée au profit de la minuscule. Rien su de ce qui doit alors frémir dans l’immensité droit devant, autour et aux pieds ; corbeille baignoires orchestre. Elle doit pourtant vibrer, quelques incongruités sonores s’en échappant par touches, de celles qui d’habitude font frémir et plaquent violemment jusqu’au réel. Pas même sue l’immensité elle-même qui nie le gouffre dont elle se fait habituellement un rempart. La nécessité alors qu’elle ou soi s’extraie de la scène et cherche l’obscurité profonde jusqu’à Un(e) sans que finalement vu autre que soi, tant peu soi qu’au tréfond pas plus vu que sentis. Extrait de, s’oubliant. L’espace si plein qu’il n’existe plus qu’en tant que réceptacle clos tel que de toujours, mais de proportion inconnues. Car quelles pourraient-elles être devenues pour que tout soit soudain si plein qu’il faille fermer les yeux pour s’y retrouver un peu, s’assurer que l’on est soi, l’entendant. D’autant que ce n’est pas un comblement qui exclue mais un qui fragmente l’entendant jusqu’à la dispersion en chacune des vibration, réduisant à présent la salle au rien du peu de corps que l’on peut maintenir autour de soi.

Les clos encore, deux plus que jamais, chercher au fond l’inconnu qui fait cœur, laisser aux sons tout ce qu’autour, inane si non noyau ;
essayer de le lui écrire, de le lui dire ;
espérer que le temps pour le vide de retrouver son espace, ce centre rassemblera à lui les fragment dispersés ;
être là, se chercher encore un peu, vouloir se perdre à nouveau,
quand elle se sera tue.

Aucun commentaire: