16 févr. 2009

Imaginer (dépasser)



    À marcher donc. Les l’un après l’autre pas plus pointe que talon, large contact au sol de l’ensemble du pied comme plomb pour retour quotidien plaqué au sol encore. Jusqu’où encore ? En attendant — quoi — du dos parviennent des sons, de plus en plus des pas à mesure qu’ils s’approchent, de plus en plus ils montent, inconnus pourtant toujours dans le rien qu’est un pas, jusqu’à hérisser la nuque. De loin derrière  jusqu’à toucher presque avancent plus vite que ses pas à pas à elle et  dépassent finalement, comme ignorant la nuque qu’ils croisent et qui se tendait pourtant à rompre de leur arrivée. Bruis de pas de loin puis rien d’autre que le dos s’éloignant loin devant de moins en moins pas, s’éloignent bruits et dos en emportant la peur qu’ils avaient soufflée là, dans la nuque ; un souvenir froid y reste comme attendant la suite.
    Plus d’un en fait parfois qui doubleront bientôt, souvent plus d’un, jusqu’à ce bruissement d’enfants qui grandit peu à peu comme sourdement un cri en serait mille tant mêlés qu’indicible autrement qu’en un seul. Et c’est bien une foule désordonnée qui frôle de tout côtés, un danger craint qui le sera encore une fois les dos passés.
    Peur enfin que le tremblement d’alors ignore, sans pour autant la vaincre. Deux conjointement. Sans plus savoir qui cause quoi. Accepter le tout comme l’état un et unique de l’instant soi, cependant que pas à pas sur le quotidien elle retourne là où demeure. De loin y demeure : là où les pas mènent autant qu’ils en éloignent. Quotidien pas à pas, qu’elle tremble ou pas.

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