19 déc. 2008

Imaginer (½ vie)



    — Si ce n'est pas la terre — qui ?

   — Elle encore, au dedans d’elle, au plus profond de ce qu’elle est. Creuser, sans nécessité de plus qu’une poignée, la moitié d’une, tant qu’elle est la bonne. Se baisser jusqu’à elle, Terre, lente révolution et rotation, jusqu’à la poignée, de laquelle extraire le grain, l’infime, mais constituant d’elle pourtant, et donc elle-même, grain en révolution, poignée en rotation quotidienne autour du centre chaos.
Attendre encore, et compter. Être l’assis, révolution et rotation, qui compte et attend la transmission d’infimes, mort des noyaux et leur renaissance en d’autres plus infimes encore — quelques échappés de la bataille e⁻,  γ, donc E. Le temps non plus ajout, addition de tours, retour au départ une fois la boucle, mais fin, scission, fission, du noyau lui-même et du temps nécessaire à ce qu’une ½ quantité cesse et renaisse autre + E. Non plus retour à bout d’élipse mais ½ vie par ½ vie la marche lente vers la dernière fission, la dernière ½ morte restante.
On creuse encore, on cherche la terre pour ces rien de césium à faire vibrer, pour ces quelques γ émis qui disent lentement, les micro temps qui s’accumulent. Reste pourtant, dans fond du temps, au le creux de la vibration, l’incertitude — de 5.10⁻16 seconde ? — avant que le doigts ne s’abatte sur la touche.

Aucun commentaire: