Petit ou grand, qu’importe, homme.
Sexe entre les deux non-jambes, deux fines baguettes articulée par un genoux mort et un souvenir de pied au bout de chacune d’elles. Elles ne portent pas, ne marchent pas pour, l’une puis l’autre, pour ; le tronc concave, soutenu à peine par une grande cyphose douloureuse qui retrouve sa lordose par instants, pour un temps, avant que la douleur de cette cambrure ne fasse retomber le dos dans sa catatonie habituelle, tenant sans cesse à son sommet deux épaules, presque pas épaules, suffisamment pour les bras mais rien par rapport au hanches, larges, épaisses et joufflue : ce sur quoi s’asseoir. Car définitivement assis, ischions plantés — d’où la non nécessité des jambes et ce gros bassin confortable bien que pas tant de poids au dessus.
Grosse tête incongrue sur une telle absence de corps, comme chez les deux autres ; moteur ou sensitif. Mais elle ne bouge que très peu, son seul objectif étant celui de placer le regard, droit devant, afin de s’assurer que des mains surgissent ce que souhaité d’elles. Deux yeux, donc, mobile dans le cadre restreint de ce qu’a guetter, ils ne se cognent même plus aux bornes de ce que vu, les savent trop bien. Quelque peu d’oreille mais la musique écoutée ne nécessite pas tant d’oreille que ça : le silence total serait tout aussi bien tant qu’il isole et fait oublier cet encombrant univers tout autour. Jamais eu de bouche tout du moins pas celle qui mange, qui parle, celle qu’une langue horrible comble, dont elle déborde. Tout juste celle qui marmonne, qui rumine pour les doigts.
Les bras ne sont pas plus que ce que sont les jambes ; mains posées pour ignorer un peu plus les épaules, les délester de leur poids, ils ne sont qu’un frêle lien. Tout juste l’un d’entre eux, accompagne-t-il — de plus en plus rarement, tout est pensé pour être sous les doigts — sa main jusqu’à chercher le système de pointage, peu importe lequel, pour quelques petits ajustements et validations, assez rare finalement. Pour les respiration en fait, les instant où il s’oublie à ce qu’il est, trouve en une inspiration une forme commune. Ce bras là est donc légèrement plus développé que l’autre, et cette fonction unilatérale est sans doute la cause des déformations du dos, des épaules, jusqu’à celles du cou et un angle bien particulier que prend la tête parfois.
Reste deux mains imposantes, miroir l’une de l’autre, larges. Cinq doigts chacune dans l’idéal, chacun endurant sa charge de travail respective, la plus équitablement répartie. Ils ne cesse pas de bondir en tous sens bien qu’en fait revenant toujours à la même position de base, ces huit touches où ils travaillent encore et s’échapperont furtivement avant d’y revenir. Bien que tous s’agitant pour un même but il semble qu’ils aient chacun leur vie propre et que manque la clef qui décoderait ce ballet incessant. Le pouce devrait être mis a part compte tenu de sa fonction. Il est beaucoup moins gros que ce qu’il pourrait être car c’est finalement lui, le plus mobile, qui se retrouve a en faire le moins, sa fonction d’opposition, si caractéristique de ce corps dont il se croyait faire partie ne lui servant plus a rien.
Les autres doigts sont, eux, sensiblement identiques, bien que de tous ce soit l’auriculaire qui soit le plus méconnaissable : il est grand et a encore gagné en mobilité. Ce sont parfois treize direction, treize cibles qu’il lui faut atteindre, enchaîner parfois, et répéter fébrilement d’autres quand, finalement, ça ne va pas. Qu’il faut effacer, recommencer. Se retourner, repartir en arrière pour reprendre là où il semble qu’un autre chemin soit possible, bien que pas d’autre chemin visible, bien entendu, pas plus qu’ailleurs, mais une possibilité, oui, un espoir nourris par la direction souhaitée.
Mais c’est encore dépenser de l’énergie que de revenir en arrière et marteler ainsi le retour sur les mots, une souffrance, la crainte d’un futur regret. De l’énergie perdue pour ces mots un a un, et leur perte ensuite ; les doigts à s’agiter ainsi pour tout le reste immobile — d’une fesse à l’autre, parfois, à peine ; les yeux à suivre bien que les paupières se ferment de plus en plus souvent, que les yeux s’échappent du cadre, ne regardant rien de plus mais laissant le lien entre l’idée et les doigts se tendre un peu plus, dans l’espoir qu’aucune perte ne survienne.
Chaise, clavier, écran ; homunculus bloggeur.
Sexe entre les deux non-jambes, deux fines baguettes articulée par un genoux mort et un souvenir de pied au bout de chacune d’elles. Elles ne portent pas, ne marchent pas pour, l’une puis l’autre, pour ; le tronc concave, soutenu à peine par une grande cyphose douloureuse qui retrouve sa lordose par instants, pour un temps, avant que la douleur de cette cambrure ne fasse retomber le dos dans sa catatonie habituelle, tenant sans cesse à son sommet deux épaules, presque pas épaules, suffisamment pour les bras mais rien par rapport au hanches, larges, épaisses et joufflue : ce sur quoi s’asseoir. Car définitivement assis, ischions plantés — d’où la non nécessité des jambes et ce gros bassin confortable bien que pas tant de poids au dessus.
Grosse tête incongrue sur une telle absence de corps, comme chez les deux autres ; moteur ou sensitif. Mais elle ne bouge que très peu, son seul objectif étant celui de placer le regard, droit devant, afin de s’assurer que des mains surgissent ce que souhaité d’elles. Deux yeux, donc, mobile dans le cadre restreint de ce qu’a guetter, ils ne se cognent même plus aux bornes de ce que vu, les savent trop bien. Quelque peu d’oreille mais la musique écoutée ne nécessite pas tant d’oreille que ça : le silence total serait tout aussi bien tant qu’il isole et fait oublier cet encombrant univers tout autour. Jamais eu de bouche tout du moins pas celle qui mange, qui parle, celle qu’une langue horrible comble, dont elle déborde. Tout juste celle qui marmonne, qui rumine pour les doigts.
Les bras ne sont pas plus que ce que sont les jambes ; mains posées pour ignorer un peu plus les épaules, les délester de leur poids, ils ne sont qu’un frêle lien. Tout juste l’un d’entre eux, accompagne-t-il — de plus en plus rarement, tout est pensé pour être sous les doigts — sa main jusqu’à chercher le système de pointage, peu importe lequel, pour quelques petits ajustements et validations, assez rare finalement. Pour les respiration en fait, les instant où il s’oublie à ce qu’il est, trouve en une inspiration une forme commune. Ce bras là est donc légèrement plus développé que l’autre, et cette fonction unilatérale est sans doute la cause des déformations du dos, des épaules, jusqu’à celles du cou et un angle bien particulier que prend la tête parfois.
Reste deux mains imposantes, miroir l’une de l’autre, larges. Cinq doigts chacune dans l’idéal, chacun endurant sa charge de travail respective, la plus équitablement répartie. Ils ne cesse pas de bondir en tous sens bien qu’en fait revenant toujours à la même position de base, ces huit touches où ils travaillent encore et s’échapperont furtivement avant d’y revenir. Bien que tous s’agitant pour un même but il semble qu’ils aient chacun leur vie propre et que manque la clef qui décoderait ce ballet incessant. Le pouce devrait être mis a part compte tenu de sa fonction. Il est beaucoup moins gros que ce qu’il pourrait être car c’est finalement lui, le plus mobile, qui se retrouve a en faire le moins, sa fonction d’opposition, si caractéristique de ce corps dont il se croyait faire partie ne lui servant plus a rien.
Les autres doigts sont, eux, sensiblement identiques, bien que de tous ce soit l’auriculaire qui soit le plus méconnaissable : il est grand et a encore gagné en mobilité. Ce sont parfois treize direction, treize cibles qu’il lui faut atteindre, enchaîner parfois, et répéter fébrilement d’autres quand, finalement, ça ne va pas. Qu’il faut effacer, recommencer. Se retourner, repartir en arrière pour reprendre là où il semble qu’un autre chemin soit possible, bien que pas d’autre chemin visible, bien entendu, pas plus qu’ailleurs, mais une possibilité, oui, un espoir nourris par la direction souhaitée.
Mais c’est encore dépenser de l’énergie que de revenir en arrière et marteler ainsi le retour sur les mots, une souffrance, la crainte d’un futur regret. De l’énergie perdue pour ces mots un a un, et leur perte ensuite ; les doigts à s’agiter ainsi pour tout le reste immobile — d’une fesse à l’autre, parfois, à peine ; les yeux à suivre bien que les paupières se ferment de plus en plus souvent, que les yeux s’échappent du cadre, ne regardant rien de plus mais laissant le lien entre l’idée et les doigts se tendre un peu plus, dans l’espoir qu’aucune perte ne survienne.
Chaise, clavier, écran ; homunculus bloggeur.
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