15 janv. 2009

Imaginer (Makowicz)

Naturellement je suis souvent trop enthousiaste du net.
Naturellement : il faut bien que je (me) justifie le temps que j’y passe.
Naturellement.
Ce mardi, retransmission en direct sur remue.net de la rencontre avec André Markowicz. Image floue, grise, saccadée, mais voix claire. voix. portée, pleine et portante.
(non, vous ne la verrez pas. pas sûr qu’il y ait eu d’enregistrement. ça parrait naturel de se dire « c’était sur le net, il y a trace ». non. c’était sur le net, en direct. comme c’était en direct, pour ceux qui étaient sur place. c’était en direct pour tout ceux présents. ça n’est plus en direct. ça n’est plus. il en reste les echos. il va y en avoir. commencez par celui d’Arnaud. ou plutôt finissez par lui.)
L’après-midi il y avait eu petit courriel de Fred concernant fin de mise en page des Anticipation d’Arnaud et en note, en bas, le lien vers le futur direct. (j’ai la date, l’heure, de ce courriel. j’ai le courriel. pas la vidéo). Markovicz. Le fameux. J’ai fait relecteur typo avant mise en ligne des Gens de cendre sur publie. Donc pas vraiment lecteur. Je ne sais — naturellement — pas qui est le traducteur des Dostoïevski que j’ai lus.
Le soir, 19 heures et quelques, Arnaud en chat (j’ai les logs du chat. j’ai la date. j’ai l’heure. je n’ai pas la vidéo) me rappelle que ça a commencé. Deux raccourcis claviers pour ouvrir l’onglet. Deux mots échangés sur ce que l’on (ne) voit (pas). Quelques autres sur ce que l’on entend. Puis silence, on écoute. Chacun à un bout du net sans bout.
Puis c’est fini. Image noire. Enthousiasme bien sûr. « il faudra que je re-regarde cette vidéo. Que je l’envoie à Julie. Espérons que Sarah l’a entendue » (je n’ai pas la vidéo).
Julie au téléphone dans la journée. Hasard. Bien entendu, Markovicz. Et je lui dit que je lui envoie le lie vers la vidéo. Elle doit bien être quelque part. Sur le net. (je n’ai pas la vidéo).
Hier, j’ai presque fini la mise en page de la version ebook des Anticipations. Courriel à Arnaud, Fred et François, pour avis. Et un PS à Fred « la vidéo ? de Markovicz ? ». Réponse peu après « que du direct, sais pas si la maison de la poésie va en garder une trace enregistrée » (j’ai les deux courriels. dans l’ordre. dates. heures. par fil de discussion. pas la vidéo.)
Arnaud répond avec lien vers son échos.(pas la vidéo).
Voilà, maintenant, dans la chronologie, vous devriez aller lire Arnaud.
Naturellement, je suis souvent trop enthousiaste du net. Naturellement. Mais enthousiaste quand-même. (même si je n’ai pas la vidéo).

12 janv. 2009

Imaginer (des jardins)

Assise sur le banc là à trembler encore, attendre. Quoi ne sait. Qu’il cesse sans doute. Ou l’oublier. Qu’il se fasse, plutôt, puisque rien à y faire. Lent tremblement profond à frapper sans cesse. Tout de l’autre de toujours en poitrine mais sans la rassurante régularité, l’art de se faire oublier de celui qu’on tremble. Le récent tremble par bourrasques, par grincement sous la peau ; et loin sous elle. De cette posture de tremblement découvrir plus haut, loin autour, les jardins de la ville, perchés dans le béton et la pierre. Vert.
Attends que le noir tombe comme le rideau le fait, le faisait ; il n’en tombe plus vraiment, non plus qu’il ne s’en lève : on est écho sur scène avant que ça ne commence, et c’est le noir tombant qui clos.
Je guette un automne descendant de ces jardins perchés.
Cependant, ils tremblent encore au fond, le vieux qui de toujours et le nouveau d’estoque, imprévisiblement, jamais à l’unissons, sans pouvoir jamais les dire en lutte.

7 janv. 2009

Imaginer (mise au flou)

Assise, encore assise. Ou debout. Qu’importe comment : ne pas bouger. Pas plus loin. Ni en arrière, ni en avant. Veiller au balancement, seul compte l’ici. Nul autre point où rester. Monde encore flou bien entendu, mais un rien de netteté en son creux. Et si ce n’en est que l’impression de, la garder pour l’éclaircissement qu’elle est malgré tout. Sans que plus de lumière, non, éclaircissement comme possible distinction d’un rien issus du tout mal visible bien qu’assurément vu — l’aveuglement ne saurait être cet indicible insuffisamment discerné.  Tout juste sourdement un cris sourd juste à côté. Y laisser l’oreille, mais pas un regard, l’envie du regard. Ne pas le risque de perdre le point de l’instant, son dégradé en corolle vers l’impalpable autour.