Tomber en la page comme venant de nul part. Savoir qu’on sortira de même. Chercher entre les deux l’insaisissable voix. Elle est pourtant bien là, impalpable mais présente, partout et de longtemps. Reconnue à chaque relecture telle qu’elle le fut au jour du premier souffle lu. Bruissante au dedans comme jamais n’aurait pu l’être autrement. Les inflexions en écho dans les courbes — car pas tant monocorde, musicale, même — ne se laissant arrêter par rien. Ou plutôt ne faisant rien, mais le reste ne pouvant résister. Ou bien ce reste, cette existence autour qui lui cède la place ne le voulant pas. Pas l’envie de le vouloir ; se laissant transpercée, auditrice sourde le livre entre les mains, cependant que la voix, droit devant pas à pas depuis son aube, irait, inchangée à jamais. Et c’est ainsi qu’il faudrait la dire, face au micro. Sans frémissement, sans doute. Tout d’elle comblé et comme vide sitôt qu’elle cesse.
Comment l’autre voix, celle qui s’entend, pourrait la dire ? La faire sonner ? Soudain comme un instrument dont on ne saurais que jouer, rien de plus.
Car si la voix qui s’enregistre ne semble pas celle qu’on pense avoir pour les autres ; certitude aussi que ce n’est pas celle qui à écrit. Qu’il aurait fallu une fraction infiniment plus courte ici, un balancement là, et puis un abîme où surgirais l’ouverture des yeux.
Que ça n’aurait pas suffis.
Comment l’autre voix, celle qui s’entend, pourrait la dire ? La faire sonner ? Soudain comme un instrument dont on ne saurais que jouer, rien de plus.
Car si la voix qui s’enregistre ne semble pas celle qu’on pense avoir pour les autres ; certitude aussi que ce n’est pas celle qui à écrit. Qu’il aurait fallu une fraction infiniment plus courte ici, un balancement là, et puis un abîme où surgirais l’ouverture des yeux.
Que ça n’aurait pas suffis.
1 commentaire:
voix d'autant plus introuvable et littéralement venue d'ailleurs, celle qui lit une page (48 ou autre) qui n'existe pas.
[belle lecture en tout cas : merci]
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