Arpeggione d’un froid printemps, bleu quelques nues timides, pâles pétales, tronc pelé, branches fraîchement rafraîchies — on porte encore écharpes foulards cheikhs —, nouvelle lumière aux façades blanches à nouveau, frisson de sève et frissons, frissons, invisibles piaillements à fleur d’oreilles, invitation au pas, oubli des bitumes tatoués, roulement de talons, montée dans laquelle l’eau a coutume de chanter ruisseau à l’aube propre, entre roues et trottoirs, comme elle dévale tout à l’égout, rouille a ronger le froid acier d’hivers au sol, abandon du dos sur briques à cuire, rouge monde derrière le bas des paupières, iris cachés, trop tôt pour tâcher le vert, mais s’y rouler déjà à souffle court, rallonge du jour jusqu’à la nuit et de l’autre côté du ventre-monde à s’arrondir ; ça frémi, tremble, et tape.
PS : oui, je trouve que Martha Argerich est un peu trop sur ses basses, et d’aucuns auront sans doute d’autres versions à proposer… dont, sur youtube, celle de Yo-Yo Ma, mais pas de lien possible ici. Mais je voulais un alto… Accepte toutes idées de versions autres.
2 commentaires:
L'altiste est-ce Yuri Bashmet ? C'est étonnant que les deux interprètes ne se regardent jamais. Pourtant la communication visuelle est souvent très importante en musique de chambre.
En tout cas l'Arpeggione me rappelle des souvenirs de mon adolescence — je jouais ce mouvement au bac. Aujourd'hui je ne pourrais même plus en jouer la première ligne ;-)
Oui, oui, c’est bien Bashmet.
J’imagine qu’ils l’ont tellement joué qu’ils n’ont plus la nécessité de se regarder (je ne sais pas si je regardais tellement les gens sur les morceau que nous jouions tout le temps), mais c’est vrai que c’est un étonnant. Deux « personnalités » sur un même morceau, ça ne rend pas toujours bien, d’ailleurs.
Suis certain que l’Arpeggione reviendrait vite… très vite. Les notes tout du moins.
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