Au début imaginer une police lacunaire, avec pour prétexte moins d’encre sur le papier. Mais c’est aussi créer un vide supplémentaire, tout invisible qu’il soit, donner au mots plus que le crénage, plus que les interlignes, plus que les marges, laisser ce qui vit en ces espaces gagner un encore, un plus, dans le texte, jusqu’au plus profond du mot, au cœur des lettres. Et dans ces creux infimes ajoutés, toute la place d’une richesse supplémentaire, le poids des mots eux-même à y résonner. Naîtra peut-être d’autant plus l’envie de moins de mots, d’une dilatation des blancs, d’oublier les rugosités des articles, les monts majuscules, les chausse-trappes virgules. On blanchira les voyelles jusqu’à l’oubli, le pâle fantôme d’un « e » impalpable finalement. Et puis, ensuite, naturellement…
Il aurait fallu s’arrêter avant le blanc total, laisser au vide suffisamment de marges-mots pour lui conserver son flux. À quel moment ?
Il aurait fallu s’arrêter avant le blanc total, laisser au vide suffisamment de marges-mots pour lui conserver son flux. À quel moment ?
2 commentaires:
Du blanc pour du vide, pour se défaire du trop-plein des mots. Encre-épure, soit.
A moins qu'il ne s'agisse là d'une trouvaille destinée à ne plus laisser l'écrivain (entièrement) dans le noir...
(ah oui, mais tu triches, laure, d'envoyer vers un lien qui n'amène pas à un blog tien !)
- quant au trou qui ronge les mots dans la trace même formée par le mot sur la page : l'idée est forte.
"Je ne sais pas où je suis, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne peut savoir, on doit juste avancer."
(beckett)
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