Passage régulier au dessus d’une voie de chemin d’herbe. Enjambement du temps par quelque marche sitôt montées que leurs jumelles descendues après un court plateau sali, hauts grillages pour enclore la verdure citadine qui s’y ébroue, sauvage et protégée, aussi rare qu’abandonnée. Des hurlements colorés sur les murs vibrent à nouveau sur la pierre, vite, sitôt qu’un blanc pâteux les muselle, ajoute un sédiment à l’âge des villes.
Sous la mousse le rouillé gangrène ce dont imaginer vite les longues plaintes d’un train qui arrive, freine, acier contre acier — devant la roue, à hauteur d’essieu, une petite bouche est là, crachant un filet de sable pour augmenter le mordant —, s’arrête finalement toutes portes ouvertes avant d’emporter loin ceux qui y auront remplacé les nouveaux abandonnés du quai.
Passer lentement, la gestion du temps est vitale et l’énorme pendule n’est pas loin dans le dos, à côté de l’immense tableau des destinées à venir ; sentir les quais du monde et leurs foules aveugles se bousculant en traînant derrières elles leurs vies sur roulettes, les angoisses affleurant sous les recommandations, les souhaits de météo et ceux du retour. Retrouvailles ici, même pendule même foule, dans l’autre sens. Guettera au travers des têtes, revenant, celle là qui s’apprête à partir, aperçue un rien encore par delà son propre reflet, au dessus du peu de tronc que laisse entrevoir la vitre.
Arriver vite, la tête pleine de ce que dit, de ce qu’à dire, rien distingué vraiment de la masse grise des couleurs de l’habitude, les marches à la volée, mais sitôt qu’en haut prendre le temps et être pris par lui, un coup d’œil sur l’acier des lignes de fuite tronquée, la scansion obstinée des traverses rongées peu à peu, tout chassé en crâne d’un coup, un paysage nouveau glisse sous la peau, des ombres densifient l’air, forcent le « ralentis ! » intimé aux jambes. Une vibration sous les pieds, le pont tremble et après un temps immense c’est le silence des marches descendantes qui retentit finalement. Y repasser bientôt.
Sous la mousse le rouillé gangrène ce dont imaginer vite les longues plaintes d’un train qui arrive, freine, acier contre acier — devant la roue, à hauteur d’essieu, une petite bouche est là, crachant un filet de sable pour augmenter le mordant —, s’arrête finalement toutes portes ouvertes avant d’emporter loin ceux qui y auront remplacé les nouveaux abandonnés du quai.
Passer lentement, la gestion du temps est vitale et l’énorme pendule n’est pas loin dans le dos, à côté de l’immense tableau des destinées à venir ; sentir les quais du monde et leurs foules aveugles se bousculant en traînant derrières elles leurs vies sur roulettes, les angoisses affleurant sous les recommandations, les souhaits de météo et ceux du retour. Retrouvailles ici, même pendule même foule, dans l’autre sens. Guettera au travers des têtes, revenant, celle là qui s’apprête à partir, aperçue un rien encore par delà son propre reflet, au dessus du peu de tronc que laisse entrevoir la vitre.
Arriver vite, la tête pleine de ce que dit, de ce qu’à dire, rien distingué vraiment de la masse grise des couleurs de l’habitude, les marches à la volée, mais sitôt qu’en haut prendre le temps et être pris par lui, un coup d’œil sur l’acier des lignes de fuite tronquée, la scansion obstinée des traverses rongées peu à peu, tout chassé en crâne d’un coup, un paysage nouveau glisse sous la peau, des ombres densifient l’air, forcent le « ralentis ! » intimé aux jambes. Une vibration sous les pieds, le pont tremble et après un temps immense c’est le silence des marches descendantes qui retentit finalement. Y repasser bientôt.
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