Fini ce jour, soleil haut, “« où que je sois encore… ” d’Arnaud Maïsetti dans la collection Déplacements (je mets les majuscules, un peu las de cette mode qui voudrait que le contemporain s’incarne dans les minuscules).
Expérience nouvelle en premier lieu puisque c’est lire une musique dont j’ai en oreilles la voix de l’auteur, se lisant — et c’est déjà, ce retournement sur soi, tout le livre — lors d’une lecture publique.
Cette musique, calme et assurée, de l’auteur, debout au milieu des écoutants dressés de même, lui feuilles entre les mains — l’objet livre n’était pas encore là, qu’importe, l’impalpable donne toute sa consistance au livre — je crois que j’ai fermé les yeux.
Trouble donc mais évaporé vite par le basculement dans le texte et ses méandres, le cheminement continu jusqu’à un essoufflement qui ne vient pas, un déséquilibre jusqu’à chute mais abandonné, règles de la nuit, par celles de la physique, et ainsi surplomb, dont on ne tombe, au dessus d’un vide dans lequel on se laisserait finalement bien tomber. Que trouver au bout des pages, sinon l’idée de devoir se renvoyer au creux d’elles-mêmes.
Si j’osais, je dirais cosmogonie de la fin. Car si c’est vers la fin qu’on nous mène, celle-ci n’est pas apocalypse ; elle, se dévoile à rebours, se déroule avec calme et puissance dans la nuit qui ne cesse — et l’heure, pourtant, avance, des images et des fantômes la traversent — jusqu’à conduire à l’autre extrémité du sac d’ombre dans lequel la tombée du jour nous a pris ; ou en dessous duquel on s’est jeté. Sac ou tunnel.
Je pense adadgio (ma non troppo), immédiatement. Musique, inexorable mais non douloureuse, toute naturelle pour ce qui ne semble pas l’être. Musique, qu’on est, soi, jouant, dont le début n’était déjà que l’annonce de la fin. Et la fin, annonce de.
Expérience nouvelle en premier lieu puisque c’est lire une musique dont j’ai en oreilles la voix de l’auteur, se lisant — et c’est déjà, ce retournement sur soi, tout le livre — lors d’une lecture publique.
Cette musique, calme et assurée, de l’auteur, debout au milieu des écoutants dressés de même, lui feuilles entre les mains — l’objet livre n’était pas encore là, qu’importe, l’impalpable donne toute sa consistance au livre — je crois que j’ai fermé les yeux.
Trouble donc mais évaporé vite par le basculement dans le texte et ses méandres, le cheminement continu jusqu’à un essoufflement qui ne vient pas, un déséquilibre jusqu’à chute mais abandonné, règles de la nuit, par celles de la physique, et ainsi surplomb, dont on ne tombe, au dessus d’un vide dans lequel on se laisserait finalement bien tomber. Que trouver au bout des pages, sinon l’idée de devoir se renvoyer au creux d’elles-mêmes.
Si j’osais, je dirais cosmogonie de la fin. Car si c’est vers la fin qu’on nous mène, celle-ci n’est pas apocalypse ; elle, se dévoile à rebours, se déroule avec calme et puissance dans la nuit qui ne cesse — et l’heure, pourtant, avance, des images et des fantômes la traversent — jusqu’à conduire à l’autre extrémité du sac d’ombre dans lequel la tombée du jour nous a pris ; ou en dessous duquel on s’est jeté. Sac ou tunnel.
Je pense adadgio (ma non troppo), immédiatement. Musique, inexorable mais non douloureuse, toute naturelle pour ce qui ne semble pas l’être. Musique, qu’on est, soi, jouant, dont le début n’était déjà que l’annonce de la fin. Et la fin, annonce de.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire